Par un matin doré de fin d’été, un lapin blanc s’était égaré dans les vignes parfumées de Ramatuelle. Sa fourrure éclatante tranchait avec le vert profond des feuilles, et chaque pas l’entraînait plus loin, vers des sentiers secrets que peu d’êtres osaient explorer.

Il finit par déboucher dans un jardin méditerranéen, où une jeune femme se reposait à l’ombre d’un figuier. Ses jambes nues effleuraient l’herbe tiède, et son décolleté s’ouvrait comme une invitation au soleil. Intrigué, le lapin s’approcha.

La femme le regarda, un sourire malin aux lèvres :
— Tiens, qui s’invite dans mon jardin ?

Elle tendit la main et caressa doucement sa fourrure. Le lapin frémit, comme s’il comprenait qu’il venait de tomber dans un monde à la fois dangereux et délicieux. Elle le serra contre sa poitrine nue, son souffle chaud glissant dans ses poils.

Le petit animal battit des pattes, non pas pour fuir, mais comme s’il répondait à ce jeu. La femme éclata de rire, puis murmura :
— Toi aussi, tu es perdu… Alors restons perdus ensemble.

Sous le soleil de Ramatuelle, le jardin devint un cocon intime, où une complicité étrange, tendre et presque interdite, se nouait entre la douce innocence du lapin blanc et les désirs secrets de la jeune femme…